Syndrome de Fatigue Chronique: quelles sont les clés naturelles pour mieux vivre avec?
Le syndrome de fatigue chronique (SFC), est aussi connu sous le nom d’encéphalomyélite myalgique. Un des premiers problèmes pour les personnes qui en sont atteintes est le manque d’informations sur cette maladie. En effet, il n’existe pas à l’heure actuelle de possibilité de dépister la maladie par des analyses médicales. Pour déterminer si une personne souffre de cette pathologie, les médecins se réfèrent à des symptômes particulièrement invalidants, récurrents dans le temps, pour déterminer si on souffre de ce syndrome. Les causes du déclenchement du SFC sont donc encore bien mystérieuses. Alors, comment les techniques d’accompagnement naturelles peuvent-elles aider les personnes atteintes de ce symptôme à mieux vivre avec ?
1- Qu’est-ce que la fatigue chronique ?
La fatigue chronique est une maladie bien réelle pour les personnes qui en souffrent à plus d’un titre.
Le SFC affecte le cerveau mais pas uniquement. Les personnes qui en sont atteintes expliquent qu’elles se sentent dans un état de fatigue qui les empêche de vivre leur quotidien. Malgré le repos, elles sont toujours extrêmement fatiguées. Les symptômes ressentis ne sont pas les mêmes d’une personne à une autre.
Pour déterminer un SFC, il faudra que la personne évoque la présence de 4 de ces symptômes, sur une durée de 6 mois au moins.
- Problèmes cognitifs, avec une mémoire à court terme de mauvaise qualité, ainsi qu’une faible capacité de concentration, qui demande de gros efforts.
- Sensibilité des ganglions lymphatiques du cou et/ ou des aisselles.
- Spasmes musculaires, douleurs musculaires.
- Mal dans les articulations sans signe extérieur d’inflammation (pas de rougeur, pas de chaleur, par de gonflement de celles-ci).
- Mal de tête
- Malgré le repos, sommeil qui n’est pas réparateur.
- Efforts physiques difficiles à faire, et qui entraînent une sensation de mal être encore 24h après les avoir faits.
- Problèmes digestifs caractérisés par des ballonnements, des nausées, des diarrhées.
- Mais aussi, on retrouve d’autres symptômes tels que des sueurs ou des frissons la nuit, des étourdissements, un essoufflement, une toux chronique qui s’installe, des troubles visuels, des allergies ou des sensibilités à certains aliments, à certains boissons, aux produits chimiques, une sensation de cœur qui s’emballe avec des battements irréguliers, ou des palpitations…Tous ces symptômes vont dépendre des personnes, et la liste n’est pas définitive.
Là encore, comme pour les maladies auto-immunes, on retrouve une prévalence du SFC chez les femmes, avec une tranche d’âge assez définie : la trentaine.
2- Quelles sont les causes du syndrome de fatigue chronique ?
Il est difficile de relier le syndrome de fatigue chronique à une seule cause, puisque que les médecins ont peu d’éléments pour effectuer leur diagnostic. Toutefois, plusieurs hypothèses évoquent l’existence de facteurs déclenchant comme :
- Chez certaines personnes, on pense que le SFC à une cause virale, en particulier, il serait causé par des infections chroniques causées par des virus, comme celui d’ Epstein-Barr, qui fait partie de la même famille que celui de l’herpès, de la mononucléose infectieuse, et le cytomégalovirus.
- Une autre piste pour expliquer la cause du SFC, est celle du dérèglement du système immunitaire. Cela a pour conséquence une présence en trop grandes quantités d’oxyde nitrique et de peroxynitrite, qui seraient à l’origine de la fatigue. Le problème est que les personnes atteintes de SFC sont souvent déshydratées.
Or, une bonne hydratation permet un meilleur fonctionnement de notre système lymphatique, chargé d’évacuer nos toxines. Comme ce système fonctionne mal, les toxines restent dans le corps, qui ne peut pas les éliminer, remontent au cerveau, et provoquent cette fatigue.
- Le déficit surrénalien en cortisol pourrait chez certains être une cause possible. Des études font le lien, car le faible taux de cortisol pourrait entraîner une inflammation. De même, les problèmes thyroïdiens pourraient aussi être un facteur déclenchant chez certains sujets.
- La problématique intestinale est à prendre en compte sérieusement, en particulier chez les personnes qui, en plus du SFC, ont aussi eu un diagnostic pour la maladie de Crohn, et pour le Syndrome du Côlon Irritable. En effet, la paroi intestinale étant devenue poreuse, elle laisse passer des toxines dans le sang directement, qui vont provoquer les problématiques évoquées, et la fatigue chronique.
3- Quelles sont les clés pour mieux vivre avec le syndrome de fatigue chronique ?
Il est bon de rappeler que les techniques alternatives sont complémentaires à la médecine et ne se substituent en aucun cas aux traitements prescrits par vos médecins.
Plusieurs axes de travail peuvent être envisagés, pour vous accompagner.
Clé n°1 : l’hydratation
Une partie des personnes atteintes de SFC sont déshydratées. Cette problématique est à prendre en compte, en corrigeant et en augmentant son apport d’eau quotidien, faiblement minéralisée. Un minimum d’1,5L d’eau par jour est recommandé. Notre corps contient 70% d’eau. L’eau permet de véhiculer nos déchets vers les émonctoires de sortie. Elle contient de l’oxygène, qui va permettre le transport des nutriments vers les cellules, et les tissus. On évitera les boissons acidifiantes du terrain, telles que le thé, le café, l’alcool, ainsi que les boissons gazeuses.
Clé n°2 : l’alimentation
Lors de mes accompagnements, je fournis aux personnes un fichier afin qu’elles tiennent leur journal alimentaire. Celui-ci ne contient pas que leurs aliments, mais aussi leur état émotionnel, l’hydratation, l’évaluation de la douleur, l’activité physique, de façon journalière. Pour moi, cet outil est très intéressant, car il me permet de vous replacer, et de replacer vos motifs de rendez-vous dans un contexte plus global. Et pour vous, cela vous permet de faire, et de voir le lien, entre les différents éléments.
Les aliments pro-inflammatoires tels que le gluten, les céréales modifiées, les laitages d’animaux et leurs dérivés (beurre, crème, glace) sont à prohiber. Selon la sensibilité des uns et des autres, on pourra retirer aussi les légumineuses, les œufs, le soja, les tomates, les aubergines…. Lorsque la personne est bien stabilisée, on peut tenter de réintroduire élément, par élément dans son alimentation, et en fonction de sa tolérance, et de la réaction de son organisme, on voit si cette réintroduction peut être définitive. C’est donc un travail de fourmi, primordial. On privilégiera aussi une alimentation plus biologique, donc plus vivante, pour apporter plus de nutriments.
Clé n°3 : le magnésium
On le sait, c’est l’oligo-élément anti-fatigue, anti-stress par excellence. Il intervient dans plus de 300 réactions enzymatiques de notre organisme, et forme un super tandem avec la vitamine D, dont des études démontrent son efficacité dans les douleurs de la fibromyalgie par exemple. Le magnésium agit sur le système nerveux, et se trouve en grande quantité dans nos os et nos muscles. On le trouve beaucoup dans le chocolat noir, dans les fruits oléagineux.
La forme bysclinate est à privilégier, car elle est la plus fortement assimilable par l’organisme, et ne donne pas des inconforts digestifs comme pris sous d’autres formes.
Clé n°4 : augmenter son apport en oméga 3
Les oméga 3 se trouve beaucoup dans les poissons gras comme le saumon, ou l’omble chevalier, qui est un champion dans ce domaine. On en trouve aussi pas mal dans les oléagineux. Malheureusement, notre alimentation étant trop industrialisée, nous manquons d’oméga 3 de qualité, alors que les oméga 6, très présents dans l’huile de tournesol, sont trop abondants.
Les personnes atteintes de SFC devront rétablir cette balance, déjà en abandonnant la cuisine industrielle, et en privilégiant leur propre cuisine, mais aussi en se supplémentant correctement en oméga 3.
Clé n°5 : Booster son apport en vitamines du groupe B
On pense qu’il existerait un lien direct entre la baisse du taux de de vitamine B et le SFC, et surtout, entre les taux de vitamine B6 et B12, toutes deux indispensables au processus de méthylation.
La méthylation se passe en permanence dans toutes les cellules de notre organisme. Cela permet de soutenir le bon fonctionnement du système immunitaire, mais aussi la production d'énergie, l’inflammation, la fonction nerveuse, ou encore la détoxification du corps. Toutes ces fonctions se retrouvent dans les symptômes du syndrome de fatigue chronique.
La vitamine B12 vient des végétaux qu’ingèrent les animaux. Or, nos sols, de part le mode de culture, se sont appauvris, y compris en vitamines. Les végétaliens et les végétariens, se supplémentent déjà en B12. Le foie de bœuf, les sardines, le thon frais, le fromage cru, le fromage blanc, l'agneau, le lait cru, les œufs biologiques, et le saumon sauvage sont une source naturelle de vitamine B12.
Quant à la vitamine B6, elle se trouve en particulier dans le thon frais, le saumon sauvage, les bananes, le bœuf, les patates douces, la dinde, les noisettes, l'ail, et les épinards cuits.
Clé n°6 : détoxifier en douceur
Une fois que l’alimentation est bien réglée, et mise en place, on peut songer à détoxifier le foie qui est un émonctoire (organe d’élimination) majeur. Il permet d’éliminer les toxines de l’organisme, en les emmenant vers d’autres émonctoires de sortie, comme les intestins, et les reins. Des plantes comme le chardon Marie et le pissenlit, ainsi que le romarin selon des précieuses alliées dans ce travail de nettoyage, et de désencrassage de l’organisme.
Clé n°7 : faire diminuer son niveau de stress
Comme dans toute maladie, le stress joue un rôle important dans l’apparition des symptômes, dans la problématique du sommeil, et dans les poussées de douleurs. Apprendre à mieux le gérer naturellement, fait partie intégrale de l’accompagnement holistique que je propose.
La gemmothérapie, en particulier les bourgeons de figuier et de tilleul pourront être intégrés. Le figuier est un grand anti-stress, il permet de travailler sur la nervosité. Le tilleul quand à lui est apaisant, et aide à l’endormissement. L’association des deux provoque une action relaxante.
Réfléchir à son hygiène de vie, qui inclut de plus en plus de temps passé sur les écrans, fait aussi partie de notre parcours. On le sait, les sources lumineuses des écrans sont nuisibles à notre sommeil, et à notre qualité de vie. S’imposer des règles, comme ne pas avoir de téléphone portable quand on passe à table, ne pas utiliser de téléphone ou de tablette le soir, permettent de déconnecter le cerveau des sources de stress. Pour celles et ceux qui ne sont pas allergiques aux huiles essentielles, ils pourront diffuser de l’HE de lavande, 15 minutes avant le coucher.
Prendre du temps pour soi, pour se reconnecter à soi est vital ! Si 50% de notre énergie est liée à notre sommeil, les 50 autres pourcents sont en lien avec trois heures que nous devons trouver dans notre semaine, pour faire des activités qui nous font du bien (danse, chant, activité physique, arts plastiques, lecture….). Malgré les malaises qui peuvent survenir après l’effort physique, dans le SFC, il est important de maintenir une activité douce et modérée, régulière. Cela permettra de travailler sur les muscles, le moral, la qualité du sommeil. Si cette activité est pratiquée à l’extérieur, elle pourra aussi être une source d’approvisionnement en vitamine D, dont on sait le rôle sur l’immunité.
Et pour conclure ?
Le SFC est une maladie mal connue, mal reconnue, ce qui rend difficile sa prise en charge médicale qui reste la première étape, pour toute personne qui en est atteinte. Le naturopathe n’est pas habilité à poser un diagnostic, et ne peut en aucun cas se substituer à l’équipe soignante qui vous suit. Toutefois, vous l’avez vu, nous disposons d’outils complémentaires performants qui peuvent vous accompagner naturellement à mieux vivre avec. Le bilan naturopathique permet de faire le point sur l’hygiène de vie que vous avez, et d’apporter des corrections, et des supplémentations, qui sont personnalisées, car tout n’est pas nécessaire à tout le monde. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi, afin que nous abordions ce sujet.