Le printemps c'est dans dix jours! C'est une période propice à faire le tri et le nettoyage dans nos habitations, mais pas uniquement: c'est le moment aussi de libérer l'organisme des surcharges accumulées pendant l'hiver, et de profiter de la remontée énergétique, qui fait la part belle à notre foie, pour s'alléger de nos toxines, et permettre à notre organisme de mieux fonctionner. Mais qu'est-ce que le jeûne? Comment se pratique-t-il? Qu'elles sont ses avantages, et ses inconvénients, et surtout qui ne doit pas jeûner? C'est à ces questions que je réponds dans cet article.
1- Qu'est-ce que le jeûne?
Le jeûne est une pratique ancestrale, qui se trouve autant dans les religions, que dans le domaine spirituel. Les animaux le pratiquent de façon instinctive, dès qu'ils sont sont malades, ils arrêtent de s'alimenter et se mettent au repos. C'est souvent ainsi que nous savons qu'ils ne vont pas bien. Dans notre monde moderne, la nourriture ne manque pas, les sources de stress et de sédentarité non plus. Ce trop, et ce pas assez, contribuent à l'encrassement de l'organisme, et à l'apparition de bien des maux modernes. Depuis quelques années, différentes sortes de jeûnes sont revenus sur le devant de la scène.
Notre système digestif est très souvent sollicité, et dysfonctionne beaucoup. L'organisme semble souvent être sur la mauvaise vitesse de croisière, alors que l'on sait qu'une alimentation saine, frugale, associée à de l'activité physique, et à une meilleure gestion du stress et des émotions, sont gages d'une meilleure qualité de vie.
La pratique du jeûne peut alors apparaître une solution en cette arrivée du printemps. Cela consiste à l'arrêt de la nourriture. Il existe des études, qui montrent l'efficacité du jeûne dans la perte de graisse, dans la diminution des inflammations, dans celui du stress oxydatif, et dans le développement de la capacité de nos cellules à se recycler.
2- Que se passe-t-il quand on jeûne?
Pour bien fonctionner, notre organisme a besoin de glucose. Certains organes plus que d'autres. Aujourd'hui, notre alimentation moderne nous offre de nombreuses sources de glucose. Lorsque l'on jeûne, ces sources deviennent inexistantes, puisqu'on ne s'alimente plus. Notre organisme consacre un tiers de son temps à digérer les aliments. Pendant le jeûne, il est récupère du temps, mais aussi de l'énergie qui n'est plus investie dans le travail de digestion. "Rien ne se perd, tout se transforme!". Le corps va devoir trouver un autre carburant pour fonctionner. La digestion peut être plus longue, en fonction du contenu de la lourdeur de notre alimentation, et de notre mode de vie plus ou moins sédentaire. Ce temps récupéré lui permet de travailler sur la restauration des cellules, et facilite l'évacuation des déchets qui l'encombrent.
Ce n'est qu'après 36 heures de jeûne au corps va piocher dans ses réserver de graisses qu'il trouve dans le tissu adipeux, et qu'il va transformer en corps cétonique avec l'aide du foie.
C'est ainsi que se passe la cétose.
Il faut donc un temps d'adaptation au corps pour utiliser une autre ressource pour fonctionner.
Pendant le jeûne le corps va utiliser les matériaux inutiles, les cellules qui ne servent à rien, les déchets qui se sont accumulés sans avoir été entraînés vers les émonctoires de sortie, à la place du glucose. On parle alors d'autolyse. A aucun moment la force Vitale, qui est le coeur de notre réacteur ne doit être atteinte, ce qui nous mettrait en péril.
3-En quoi le jeûne est-il bénéfique?
La digestion occupe 25% de notre temps au minimum, parfois plus. Elle nécessite l'utilisation de l'insuline pour réguler les pics de glycémie, et maintenir le corps à l'équilibre, et il y a un véritable stress oxydatif qui existe, et qui nous est nuisible. Après les pics de glycémie, il y a une sorte de fatigue, une baisse d'énergie qui se passe. C'est encore plus notable chez les personnes qui grignotent. Pour contrer cela, nombre d'entre vous passent par la case café, ou boissons énergisantes, bourrées de sucre blanc. Un regain d'énergie s'en suit, puis à nouveau une baisse. A force cela fatigue l'organisme et ses émonctoires. Pendant le jeûne, le système digestif s'offre en quelque sorte des vacances: il est au repos, ce qui va lui permettre de se détoxifier, et de retrouver plus d'énergie.
Un bouton d'acné, une douleur, une rougeur, cela fait partie de certains signes de l'inflammation. Quand il y a inflammation dans le corps, il y a libération de cytokines en masse. Lors du jeûne, les marqueurs de l'inflammation diminuent. Cela ne s'arrête pas là: l'insuline ainsi qu'une hormone de croissance sont aussi en chute libre. Ces deux hormones sont libérées lors des repas et grignotages. Cette surabondance d'hormones à cause de nos modes d'alimentation, peut aboutir dans le temps au développement de cellules cancéreuses.
Ces cellules cancéreuses, contrairement aux cellules saines, n'ont pas la faculté de s'adapter aux modifications imposées par le jeûne. Privées de glucose qui fait partie de leur carburant, elles vont mourir.
Lors du jeûne, le corps se libère de tous ses déchets, des toxines, des colles, de la putréfaction qui nuisent à son bon fonctionnement. Lorsque tout cela est évacué, il peut mieux remplir ses fonctions. Les personnes qui jeûnent rapportent qu'elles se sentent mieux, avec une énergie accrue, mais aussi leur système immunitaire est boosté. Après trois jours de jeûne, le système immunitaire à fait son réset, le nombre des globules blancs à augmenté nous protégeant des virus et bactéries. Le système digestif n'ayant pas été sollicité, le microbiote s'est aussi refait une santé, or, on sait qu'une des clés de notre bonne immunité se trouve dans nos intestins, et un microbiote sain.
Une des principales raisons qui pourrait vous pousser à jeûner en cette saison, est sans doute la perte de kilos superflus acquis pendant la saison hivernale. A cela s'ajoute aussi des articles dans les revues féminines qui prônent les bienfaits du jeûne. Logiquement, l'arrêt de l'ingestion de toute nourriture entraîne comme conséquence une perte de masse. Après le jeûne, nos cellules fonctionnent mieux, elles ont donc moins besoin d'énergie.
Le risque est donc que la reprise d'une alimentation industrialisée, ou moderne, entrave les bienfaits du jeûne. La prise en charge de l'hygiène alimentaire, post jeûne, se pense avant de décider de jeûner, pour que tout soit prêt dans ses placards, et dans sa tête.
On pourrait penser que le fait de ne pas s'alimenter pourrait nuire à notre concentration, et entraîne une confusion. De nombreuses études démontrent le contraire, quand le jeûne est encadré par des professionnels du bien-être bien formés, ou par des services médicaux spécialisés. Pendant le jeûne, des hormones de croissance des neurones sont libérées. De plus, les corps cétoniques conçus par le foie pendant cette période, servent de nourriture au cerveau. Le jeûne pourrait-il alors être un outil de prévention dans certaines maladies dégénératives? La question reste entière.
On le sait, le fait de se nourrir, et selon le type de nourriture, a une conséquence sur nos émotions. Stress, dépression, et autre mal être trouvent aussi une cause dans la nourriture. Comme le jeûne met le système digestif à l'arrêt, que le système digestif est appelé notre deuxième cerveau, connecté intimement à nos émotions, cette pause alimentaire permet aussi de détoxifier les émotions. C'est pour cela que le jeûne doit être anticipé, et préparé avec des personnes formées rigoureusement afin d'en retirer les bénéfices.
S'il est vrai que le système digestif se repose pendant le jeûne, le foie, quant à lui va beaucoup être sollicité. Le foie va libérer plus de toxines.
Ces toxines sont logés souvent dans les tissus graisseux. Le foie va donc travailler plus pendant cette période pour éliminer ces toxines.
Cette détoxification n'est pas sans conséquence, puisque l'organisme peut entrer en crise curative, avec des symptômes comme des maux de tête, des nausées, de la fatigue, des problèmes dermatologiques, d'où l'intérêt de bien s'hydrater avec de l'eau, des tisanes, des infusions, pour drainer les toxines vers les sorties de l'organisme.
4- Pour qui le jeûne est contre-indiqué?
Après cette lecture, on pourrait penser que le jeûne est bon pour tout le monde. Sauf qu'il n'en n'est rien! Le jeûne comporte un certain nombre de contre-indications pour des personnes atteintes de certaines pathologies ou selon leur état de santé:
- femmes enceintes
- femmes allaitantes
- enfants
- adolescents
- personnes âgées
- personnes atteintes de troubles alimentaires (anorexie)
- diabétiques
- personnes atteintes de troubles cardiaques (hypotension)
- insuffisance rénale chronique
- insuffisance hépatique
- hyperthyroïdie
- décollement de rétine
- infection
5- Et pour conclure?
Vous l'aurez compris, le jeûne est pratiqué par les Hommes et les animaux depuis la nuit des temps. Ce n'est donc pas une technique à la mode. Jeûner n'est pas anodin: cela se prépare, s'anticipe, et surtout, on ne jeûne pas seul. Si vous avez la volonté de jeûner, prenez avant tout le conseil auprès de votre médecin: lui seul est habilité à vous dire si votre état est compatible avec le jeûne. Ensuite, pour bien jeûner, faites- vous accompagner soit par des services médicaux spécialisés qui existent en France, comme en Allemagne, ou par des praticiens bien-être formés par des organismes reconnus par des organismes sérieux. Le jeûne est une expérience physique, émotionnelle, qui doit être vécue dans la sérénité, la joie, et surtout la sécurité. Je n'accompagne pas les jeûnes.